La mobilisation citoyenne réclame toujours une étude d’impact
« Au cours de l’été, [un] groupe de travail se penchera spécifiquement sur les mesures de mitigation à mettre en place pour réussir une cohabitation harmonieuse du projet de Ray-Mont Logistiques dans le secteur » a-t-on appris lundi par voie de communiqué. En attendant les conclusions, à l’automne, de ce groupe de travail qui impliquera la Ville, l’entreprise, et des représentant.es du milieu de vie, Ray-Mont Logistiques s’est engagé à ne pas entreprendre de travaux majeurs sur son terrain.
Anaïs Houde, co-porte-parole de la Mobilisation 6600, collectif engagé contre ce projet depuis 5 ans, accueille cette annonce avec beaucoup de réserve : « Tout ce qu’il s’entête à dire c’est qu’il va mettre en place des mesures de mitigation. Nous ce qu’on exige ce sont des études d’impact, c’est le dossier le plus important. » La mobilisation a lancé une pétition fin mai pour réclamer la tenue d’une étude d’impact, à laquelle n’est pas tenu le promoteur compte-tenu du zonage industriel de son terrain.
Méfiance donc, du côté des citoyens et des citoyennes, échaudé.es par une précédente ronde de concertation organisée par l’office de consultation publique de Montréal (OCPM) et au cours de laquelle le voisinage était invité à partager sa vision pour le territoire. Ray-Mont Logistiques, grand absent des réunions, n’était intervenu qu’en toute fin du processus pour présenter le projet que l’entrepreneur Charles Raymond avait lui-même qualifié de « catastrophe » pour le voisinage. « On est surpris par cette image de bonne collaboration », commente Anaïs Houde à la lecture du communiqué de presse.
L’éléphant à 373 millions de dollars dans la pièce
Cette entente entre la Ville et Ray-Mont Logistiques est un premier pas alors que les relations étaient plutôt plombées. La compagnie reproche à la Ville de Montréal d’avoir traîné à lui accorder ses permis, et la poursuit aujourd’hui pour 373 millions de dollars.
Impossible de savoir s’il a été question de cette poursuite en cours lors de cette récente rencontre entre la Ville et Ray-Mont Logistiques. Le dossier étant judiciarisé, la Ville s’est abstenue de commentaires à ce sujet.
Reste qu’on peut s’interroger sur l’impact qu’aurait cette épée de Damoclès sur la concertation à venir. La parole pourra-t-elle vraiment s’exprimer librement dans un contexte judiciaire?