Je ne vous referais pas toute la chronologie des évènements COVID-19, mais vous le savez tous, nous traversons depuis quelques semaines une crise sans précédent. Nos entreprises ont été obligées de fermer temporairement, nous privant de nos revenus et de ce fait nous libérant aussi de la plupart de nos dépenses récurrentes.
Le seul frais qu’il nous reste à payer est le loyer… Dans le cas d’un local commercial, le loyer et composé de deux frais distincts : le loyer ou l’hypothèque, et les taxes municipales. Concernant le loyer ou l’hypothèque, il est possible de négocier avec le propriétaire ou bien la banque. Mais pour la partie taxes municipales, ce n’est pas la même histoire…
Les taxes municipales se payent à Montréal en deux versements, attendus le 2 mars et le 1er juin 2020. De nombreuses municipalités comme la ville de Montréal ont récemment annoncé le report du paiement du deuxième versement d’un mois. Valérie Plante nous accorde donc un répit d’un mois, alors que pendant ce temps nous n’avons aucune entrée d’argent. Comme si à la fin de la crise et au redémarrage des activités, tout le manque à gagner allait « tomber du ciel ».
À titre d’exemple, pour un restaurant d’une soixantaine de places à Montréal, comme le mien, le montant des taxes municipales est d’environ 36 000$ /an (soit environ 100$ par jour). Cela signifie que chaque jour de fermeture nous coûte 100$ en taxes pour la Ville de Montréal, tout en n’ayant pas le droit d’ouvrir nos portes et d’utiliser les infrastructures de la ville à des fins commerciales. Pendant cette crise, cette taxation est injuste.
Je ne suggère pas ici l’annulation complète du deuxième versement de taxes. Je demande simplement que vous réduisiez le montant du deuxième versement au pro rata des jours pendant lesquels nous avons été obligés de fermer. En d’autres termes, cela signifie nous ne payerions pas de taxes pour les jours fermés. C’est tout ce qu’il y aurait de plus juste. En temps de crise, nous n’avons plus de rentrée d’argent et chaque dépense a de gros impacts sur l’avenir de nos établissements.
Comment pouvez-vous justifier le paiement de ces taxes pour des périodes où nos commerces sont fermés, en nous proposant une simple mesure d’accommodation qu’est votre répit d’un mois?
C’est injuste pour nous et pour les propriétaires d’édifices commerciaux ayant du mal à se faire payer un loyer et devant payer des taxes pour un commerce obligatoirement fermé.
Mesdames les mairesses et Messieurs les maires, j’ai conscience que nous vivons une période sans précédent et que tout le monde vit dans un flou permanent, mais il est de votre devoir d’annoncer et de mettre en place des mesures efficaces et justes qui pourront nous aider à envisager l’avenir sans avoir à songer à la fermeture de nos établissements.
Nicolas Delrieu de Freeze Brothers et Le Speakeasy MTL