Aujourd’hui, les thèses climatosceptiques sont difficiles à défendre, parce que le problème n’est plus uniquement dans le futur : on commence à vivre directement les conséquences des changements climatiques.
Tous les partis politiques fédéraux, sauf les conservateurs, veulent faire du climat la question de l’urne. En octobre 2018, Québec solidaire a aussi doublé ses appuis populaires en mettant de l’avant des solutions aux changements climatiques.
Les nouveaux alliés des intérêts pétroliers
Maintenant, les détracteurs de la lutte au climat ont changé de discours et logent désormais à une nouvelle enseigne politique. Ce n’est plus le combat des néolibéraux et des libertariens, mais davantage le terrain des populistes de droite.
Mais pourquoi cette droite populiste s’attaque-t-elle tout d’un coup aux environnementalistes? Pourquoi des gens qui ont une obsession sur l’immigration et les enjeux identitaires attaquent-ils des personnes qui se soucient essentiellement du réchauffement de la planète?
Tout simplement parce que les changements climatiques vont nécessiter de changer nos habitudes de vies et c’est ce que détestent par-dessus tout les populistes de droite. C’est d’ailleurs la grande faiblesse de ces populistes : ils se disent pour le changement, mais dans les faits, sont contre presque tout ce qui est en train de changer. Ils sont tout simplement réactionnaires.
La nouvelle stratégie
Donc, les conservateurs et les populistes de droite ne se disent plus directement climatosceptiques, mais ne se gêneront pas pour critiquer toutes mesures environnementales et surtout leurs porte-parole. Par exemple, Mathieu Bock-Côté a laissé sous-entendre que les jeunes ne devraient pas être angoissés par les changements climatiques. Ils ont «été endoctrinés d’une manière ou d’une autre par une propagande ayant depuis un bon moment trouvé le chemin des écoles.» La science est devenue de la propagande.
Même chose pour Christian Rioux, qui dans les pages du Devoir a comparé la lutte aux changements climatiques à une religion. Ironiquement, le mouvement écologiste est celui qui rassemble le plus de scientifiques et dont le discours est le plus basé sur la science.
Je vous invite d’ailleurs à lire ces deux chroniques, pour constater que Bock-Côté pourrait accuser Rioux de plagiat. Ils disent la même chose, à quelques semaines d’intervalle.
Ce sont des arguments qui appellent ni plus ni moins au statu quo et qui surtout, veulent influencer le débat politique. Ce n’est donc plus de critiquer la thèse du réchauffement global, mais de critiquer ceux qui veulent faire quelque chose pour relever le défi qui est devant nous.
Plus besoin de se dire climatosceptique; il suffit de critiquer toute tentative d’amélioration du sort de la planète. C’est d’ailleurs un peu comme le racisme : pas besoin de se dire raciste pour l’être.