Deux jours plus tard, nous apprenons que le gouvernement fait volte-face et refuse d’atteindre les objectifs fixés pour 2020 misant sur ceux de 2030. Ce dernier pense acheter du temps en évoquant la nécessité de dresser un état de la situation et le retard accumulé par ses prédécesseurs alors que le constat d’urgence est sans équivoque et bien documenté. L’urgence climatique – et l’expression même suffit à lui donner préséance – devrait être le principe à partir duquel toute orientation et toute priorité sont dorénavant déterminées.

Nous demandons au gouvernement d’incarner l’audace à laquelle il prétend : nous exigeons un plan climatique concret, maintenant et en vue d’atteindre les objectifs fixés pour 2020.
Nous demandons à nos gouvernements de :
Reconnaître que l’urgence climatique et la protection de la biodiversité sont les plus grands défis de notre époque et sensibiliser l’ensemble de la population à ce sujet.

Comme le souligne avec éloquence l’astrophysicien Aurélien Barrau, les pelleteux de nuages, ceux et celles qui se gavent d’utopie, ne sont plus les écologistes, mais bien les idéologues qui persistent à croire au dogme de la croissance. Les récentes prises de position du gouvernement face à certains projets dont le troisième lien, l’usine de fertilisants agricoles à Bécancour ou encore la possibilité de voir se réaliser un gazoduc de 750 km ne sont ni audace ni changement. Ils sont la perpétuation d’une vision passéiste en dépit d’un vernis vert aux relents d’écoblanchiment. Entendons-nous bien, des projets, nous en voulons: des projets pour une transition énergétique juste.

Nous ne sommes plus à l’heure des relations publiques. Depuis trop longtemps, nos gouvernants gouvernent à l’aune du seul principe de «l’acceptabilité sociale» – une expression dépourvue de substance se résumant généralement à approuver des projets polluants à moins que la population ne descende par milliers dans les rues. En 2019, parlons moins d’acceptabilité sociale et plus de responsabilité environnementale.

Nous demandons à nos gouvernements de :
Développer un plan climatique qui respecte les cibles exigées par le GIEC, c’est-à-dire réduire les émissions de GES d’au moins 45% d’ici 2030 (par rapport au niveau de 2010) et les éliminer complètement d’ici 2050. Présenter à la population un rapport annuel détaillé sur l’atteinte de ces cibles.

Le 8 décembre prochain, malgré le froid, la fatigue et l’envie de nous réfugier parmi les nôtres, nous sortirons à nouveau par milliers dans les rues du Québec et unirons nos voix à toutes celles qui s’élèveront au même moment dans plus de 16 pays du monde. En effet, le collectif citoyen non partisan La planète s’invite au parlement s’active afin de rassembler la population dans une nouvelle marche pour sonner l’alarme climatique, en solidarité avec le mouvement mondial Climate Alarm.

Le 8 décembre prochain, malgré le froid, la fatigue et l’envie de nous réfugier parmi les nôtres, nous sortirons à nouveau par milliers dans les rues du Québec et unirons nos voix à toutes celles qui s’élèveront au même moment dans plus de 16 pays du monde.
Nous demandons à nos gouvernements de :
Interdire tout nouveau projet d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures, et mettre un terme à toutes les subventions directes ou indirectes aux combustibles fossiles.

Nous sommes de tous les horizons, des pères et des mères craignant pour leurs enfants, des jeunes et moins jeunes brisant les barrières générationnelles et identitaires, des gens de tous les milieux socioéconomiques, des défenseurs de causes sociales plurielles, parfois des néophytes de la militance qui ressentent pour la première fois le besoin d’exercer leur citoyenneté, de s’unir. Devant ce que l’on perçoit comme une fatalité avalisée par nos gouvernants, jamais un enjeu comme l’environnement n’aura eu une telle force comme liant social : depuis septembre, ce sont plus de 75 000 personnes qui ont marché dans les rues du Québec et c’est sans compter les centaines de milliers d’autres qui s’expriment à travers des initiatives qui nous inspirent et nous nourrissent (Front pour la transition énergétique, DUC, Pacte citoyen, Sortons la caisse du carbone, etc.). Nous ne sommes pas un groupe de pression, nous sommes des citoyennes et des citoyens exerçant notre droit le plus fondamental.

Le Québec a été capable de grands changements, de grands chantiers qui ont révolutionné notre devenir. Nous n’en demandons pas moins. Et ça, c’est ce que nous appellerons de l’audace.

Texte collectif de membres actifs de La planète s’invite au parlement:

Guillaume Bazire, Maude Arsenault, Emilie S. Caravecchia, Leila Chekir, Alexandre, Craig Préfontaine, Anne-Marie Deblois, Sébastien Dodge , Zoé Dumais, François Geoffroy, Emily Gervais, Albert Lamontagne, Clara Landry, Annie F. Kingston, Julien Langlais, Frédéric Legault, Yannick Marcoux, Pier-Louis Martin, Maude Ménard-Dunn, Marie-Dominique Michaud, Marie-Josée Parent, Michelle Parent, Jean-François Perreault, Josée-Anne Riverin, Emilie Roy, Nathalie Roy, Nicolas Roy, Gaëtanne St-Hilaire, Geneviève Tardif, Daniel Tarte, Isabelle Thérien, Audrey Véronneau, Dominic Vézina

La planète s’invite au parlement est un mouvement citoyen non partisan animé par l’exigence d’agir maintenant face à l’urgence du dérèglement climatique et du déclin de la biodiversité.