Parmi ces moyens figure la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) lancée à l’initiative de la société civile palestinienne, le 9 juillet 2005. L’appel de BDS est simple: ne pas contribuer financièrement à l’apartheid, ne plus investir dans l’économie israélienne et sanctionner ses violations du droit international. Après plusieurs tentatives de la part du peuple palestinien de faire valoir son droit de vivre dans la dignité, le mouvement BDS est apparu comme une nécessité. C’est donc un an après l’avis consultatif de la Cour internationale de justice demandant le démantèlement du mur de la honte qui divise illégalement le territoire palestinien – demande qui n’a manifestement jamais été respectée par l’État d’Israël – que la campagne a été mise en branle.

Rappelons qu’un récent rapport de l’ONU, rédigé par deux professeurs américains spécialistes du droit international (Richard Falk et Virginia Tilley), concluait qu’«Israël est coupable de politiques et de pratiques constitutives du crime d’apartheid». Or, ce même rapport a immédiatement été retiré sous les demandes d’Israël et des États-Unis. Au moyen de pressions économiques et politiques, le mouvement BDS vise à mettre Israël devant ses responsabilités, à la fois au regard du droit international et des principes universels de liberté, de justice et de paix.

Contrairement à ce que certain-e-s cherchent à faire croire, la campagne BDS ne vise pas la destruction de l’État d’Israël : elle vise à forcer la tenue d’un dialogue qui pourra se faire sur des bases égalitaires, en respectant les droits humains des Palestinien-ne-s. Jusqu’aujourd’hui, le pouvoir israélien s’est maintenu car il possédait les moyens économiques et militaires, et qu’il jouissait d’une impunité face à ses violations perpétuelles du droit international. Mais depuis 2005, le support des peuples du monde pour la cause palestinienne fait définitivement bouger la balance. Les investissements étrangers en Israël ont dégringolé. De plus, des universités et collèges choisissent à chaque année de briser leur collaboration avec les institutions complices des violations des droits humains du peuple palestinien.

Contrairement à ce que certain-e-s cherchent à faire croire, la campagne BDS ne vise pas la destruction de l’État d’Israël : elle vise à forcer la tenue d’un dialogue qui pourra se faire sur des bases égalitaires, en respectant les droits humains des Palestinien-ne-s.

Par ailleurs, un sondage réalisé par l’organisation Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) révélait récemment le support de la grande majorité des Canadien-ne-s pour la campagne de boycott. Pourtant, nos dirigeant-e-s se font toujours les allié-e-s des politiques illégales du gouvernement de Nétanyahou. Dans le seul mois de mai 2017, le Premier ministre du Québec Philippe Couillard et le maire de Montréal Denis Coderre auront respectivement dirigé une délégation économique d’une semaine en Israël et participé en tant qu’invité d’honneur à la parade du Jour de l’Indépendance d’Israël.

L’année 2017 semble être, pour la Palestine, l’année de commémoration de toutes les catastrophes. Il y cent ans exactement, le gouvernement britannique promettait un foyer de peuplement juif sur le territoire de la Palestine, avec la déclaration Balfour. Cette déclaration faisait complètement fi des populations arabes en place. Aujourd’hui, le peuple palestinien est toujours menacé de nettoyage ethnique par la croissance des colonies israéliennes.

Cette déclaration faisait complètement fi des populations arabes en place. Aujourd’hui, le peuple palestinien est toujours menacé de nettoyage ethnique par la croissance des colonies israéliennes.

De plus, il y a 70 ans cette année, les Nations Unies officialisaient le Plan de partage de la Palestine divisant le territoire, dont les limites ne seront jamais respectées par l’État israélien. Ce plan souligne le rôle mitigé qu’ont joué les puissances occidentales dans la constitution et le maintien d’Israël, malgré la résistance des pays arabes. Il n’en tient donc qu’à nous de répondre à l’appel de la société civile palestinienne en faisant progresser la campagne BDS dans tous nos milieux afin de faire résonner notre solidarité jusqu’aux territoires palestiniens occupés.

Comme chaque année, une grande marche sera organisée à Montréal pour ne pas oublier cette injustice non-résolue, vécue par plus de 5 millions de réfugiés à qui le droit de retour est toujours nié. La marche se tiendra le samedi 13 mai à partir de 19h au métro Mont-Royal.

Maha Elmir est étudiante au deuxième cycle en sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et Mohamed Amine est étudiant en sciences de la gestion de même que président de l’Association des Étudiants Musulmans de l’Université du Québec à Montréal (AEMUQAM)