Dans la nuit du 2 au 3 décembre dernier, Francis et son ami, après une soirée bien arrosée, décident d’aller prendre un dernier verre dans ce bar du Plateau Mont-Royal. En arrivant au bar, une demi-heure avant la fermeture, l’un des propriétaires de l’endroit, Christian Morin, a demandé à Francis : «Es-tu gai toi?» Francis, surpris par la question, mais l’interprétant de façon plutôt drôle, voire séductrice, répond «oui». Le patron lui répond «On ne sert pas les gais ici». Francis répond «C’est une blague»? «Non, non, on ne sert pas les gais ici», réitère M. Morin. Francis lui demande s’il peut au moins utiliser les toilettes. Il essuie un nouveau refus et se fait dire de sortir de l’établissement.
Résultats : Francis se soulage dans la ruelle adjacente au bar, puisqu’il n’a pu aller à l’intérieur, et se fait donner une amende de 321 $ par la police qui passait par là. Francis tente d’expliquer la situation, sans succès. Entre-temps, son ami, resté à l’intérieur, prend sa défense. Le ton monte avec le propriétaire, qui l’invite à «régler ça dehors». Les deux hommes sortent, et l’ami de Francis se retrouve face à face avec les videurs de l’endroit, et se fait frapper de toute part…
«C’est vrai que nous étions saouls, et que mon ami a un historique avec Les Torchés; il n’est pas un enfant de chœur, mais ça n’excuse pas les propos homophobes que M. Morin a tenus. Mon ami ne faisait que prendre ma défense…»
À la suite à certains commentaires publiés sur la page Facebook des Torchés pour dénoncer la situation (maintenant effacés), le gérant de l’endroit, Benoît Tessier, a répondu que le bar était ouvert à tous et à toutes, et que compte tenu du fait que tout le monde était intoxiqué par l’alcool au moment des événements, des propos avaient pu être mal interprétés de part et d’autre, ce qu’il a également dit à Francis et son ami. La photo de profil Facebook des Torchés a par ailleurs été changée le 13 décembre aux couleurs du drapeau gai pour insister sur l’ouverture à la communauté gaie. «Mais je n’ai quand même pas inventé ses propos et le fait qu’on me refuse l’accès aux toilettes», s’indigne Francis.
Ce dernier se dit choqué des propos du copropriétaire des Torchés, en plus d’être émotivement très ébranlé depuis les événements. «Je n’en reviens pas qu’on puisse tenir ce genre de discours en 2016.Je ne veux pas faire de tort au bar comme tel, mais les propos de M. Morin, ça ne passe pas, et il faut qu’ils soient dénoncés», affirme le musicien et coiffeur.
Avant de mettre sous presse, Ricochet a tenté de joindre M. Morin à plusieurs reprises. Ce dernier n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue.
Mise à jour
Suite à la parution de l’article, M. Morin a envoyé à Ricochet la réponse qu’il a publiée sur la page Facebook des Torchés.