Et depuis, c’est la spirale.
Des longues rencontres pour comprendre les ressorts d’une poursuite. Pour élaborer une stratégie, pour comprendre quelles sont les prochaines étapes, pour saisir pleinement quelles en sont les implications…
Du stress de penser que le projet que nous construisons contre vents et marées depuis deux ans, principalement de façon bénévole, pourrait disparaître à cause d’un texte satirique. Un texte qui peut susciter diverses réactions. Mais un texte qui, peu importe ce qu’on en pense, n’éclipse pas les efforts immenses que nous déployons chaque jour pour couvrir des questions oubliées, pour prendre l’actualité à rebrousse-poil et pour forcer des débats là où d’autres médias ne voient que du consensus.
Du temps et de l’énergie que l’on consacre entièrement à gérer cette poursuite au lieu de continuer à faire croître Ricochet en travaillant sur des projets et des textes de fond.
De l’angoisse. Celle de ne pas savoir ce qu’il adviendra de Ricochet, celle qui monte lorsque nous tentons de comprendre les motivations réelles derrière cette démarche. Parce qu’au-delà de l’enjeu judiciaire et du message dans l’espace public, il y a des humains. Peu nombreux, précaires dans toutes les sphères de leur vie, qui tiennent généreusement à bout de bras ce projet plus grand qu’eux et elles. Par devoir, par passion, par dévouement envers ce nécessaire mandat qu’est celui de bouleverser le statu quo. Et ces humains sont tiraillés de partout , depuis trois semaines, entre les rencontres avec les avocats, les consultations privées pour savoir quelle est la meilleure avenue, la colère, la tristesse, l’épuisement.
Se relever
Et finalement, le passage à l’action. Parce que malgré tout, nous sommes fièr-es du travail accompli depuis deux ans. Et c’est justement pour le défendre que nous nous sommes rapidement relevé les manches et qu’à travers notre tourbillon d’émotions, nous avons choisi de nous battre. De nous dire que ce que nous avions créé valait la peine d’être défendu. D’être solidaires de nos collaborateurs Marc-André Cyr et Alexandre Fatta. De prendre parti pour une presse libre, critique et indépendante.
Et pour nous battre, nous avons un obstacle majeur : les finances. Nos maigres moyens sont au cœur de nos préoccupations quotidiennes, et ils ne sont pas suffisants pour nous permettre de nous défendre convenablement. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’entreprendre une campagne publique de sociofinancement. Nous y avons longuement travaillé. Le 5 décembre, à 6 h du matin, nous avons lancé un message comme une bouteille à la mer, en espérant fort que notre appel serait entendu.
Très franchement, nous ne nous attendions pas à une réponse aussi généreuse et aussi rapide. Nous prenons à nouveau le risque du pastiche pour vous dire : MERCI!!!!!!!!
Les sommes amassées nous permettront d’entrevoir notre avenir avec plus d’espoir, du moins à court terme, et de défendre vigoureusement cet avenir en justice. Mais nous avons déjà gagné une bataille très importante : celle de votre appui.
Continuez de nous soutenir et vous ne serez pas déçu-es! Nous nous battrons pour vous, pour pouvoir continuer de faire entendre vos voix plurielles dans un espace médiatique dominé par la parole des plus forts. Et entre-temps, nous continuerons de publier du contenu de qualité sur des sujets originaux. Des textes fouillés et rigoureux que vous ne verrez nul part ailleurs.
Longue vie à Ricochet!
Cette histoire a commencé avec une mort fictive. Nous avons eu bien peur qu’elle se termine avec le décès réel de Ricochet, d’un espace indispensable pour l’expression de points de vue critiques.
Nous verrons ce qu’il adviendra. Notre survie est encore en jeu, mais votre soutien nous permet d’envisager la suite avec confiance. Nous ne sommes pas seul-e-s.
Longue vie à vous, chères lectrices et chers lecteurs!
Longue vie à toutes celles et à toutes ceux qui ont le courage de porter une parole critique et de rebondir face aux obstacles!
Longue vie à Richard Martineau!
Longue vie à Ricochet!