Attends, quoi? Tu veux dire qu’il n’a pas démissionné de ses fonctions encore? Tu veux dire QUE CE GARS-LÀ, dont les comportements problématiques à l’égard des femmes étaient bien connus à l’Assemblée nationale et qui ont d’ailleurs fait l’objet de plaintes à l’interne, EST ENCORE EN TRAIN DE NOUS REPRÉSENTER? Qu’un homme qui n’est même pas capable de s’assurer du consentement d’une seule femme serait sensé pouvoir prêter une oreille attentive aux demandes, aux besoins et aux revendications de ses 7000 et quelques électrices!?

Jeudi matin, deuxième réveil brutal: Gerry est en congé de «maladie». Tu veux dire qu’il gagne encore fucking 90 000$ par année pis qu’il a encore le droit de parler au nom de l’intérêt général? Que le dude qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de tout nier en bloc et de garder le silence – trop content que les médias se ruent sur Alice Paquet pour lui demander si elle était vraiment sûre qu’elle avait VRAIMENT dit non, plutôt que de le bombarder, lui, de questions – que ce dude-là se chargera encore de parlementer sur les règles du vivre-ensemble à Québec dès qu’il «se sentira mieux». Attends, tu nous fucking niaises-tu?

Finie, l’impunité!

Gerry, on veut que tu dégages. Pour de bon. D’autres te l’ont déjà demandé gentiment ailleurs. Nous, on n’a pas de temps à perdre avec ça, les gants blancs. On a trop peur de les salir en te prenant par le collet. Et on est tannées de l’impunité. Être député, c’est pas un droit, c’est un privilège. Et les gens comme toi, ils ont abusé trop longtemps, de leurs privilèges. Dans une véritable démocratie, les élu.e.s devraient être destituables en tout temps. On veut te destituer. Pis on est des centaines à le dire.

Maintenant, le vent tourne, et il souffle tellement fort. Tu vas re-cu-ler.

En tant que citoyennes de Laurier-Dorion, on a ressenti le devoir de s’adresser directement à toi, pour que ce soit ben ben clair. Au cas où, mettons, tu doutais encore de la non-légitimité de ta présence sur notre siège, à l’Assemblée nationale, eh bien cesse immédiatement. Il n’y a plus d’ambiguïté, Gerry, c’est terminé. Tu n’as plus ta place là-bas. Démissionne.

Dehors, les machos!

D’ailleurs, ça fait sans doute un bon bout de temps que tu aurais dû la perdre, cette place. Avec tous les témoignages qui ont fait surface dans les derniers jours, particulièrement ceux de tes collègues, on se demande vraiment comment ça se fait que personne n’ait réagi plus tôt. Comment ça se fait que tous ces gens ont choisi de fermer les yeux, en se disant que les comportements dont ils ont été témoins étaient … acceptables? Ou du moins qu’ils ne valaient pas la peine d’être réprimandés sérieusement? Que de mettre en garde les nouvelles militantes du Parti libéral en leur disant «de se tenir loin de Sklavounos», c’était ben en masse?

Nous, on ne ferme pas les yeux, Gerry. Depuis vendredi dernier, ils sont très grands ouverts et ils le resteront. Pour l’instant, tu joues à la cachette. Tu attends peut-être que le vent tombe et que les vagues redescendent avant de sortir de ton trou. Tu espères peut-être encore te sortir de cette histoire sans trop de séquelles, sans trop avoir besoin de subir les conséquences de tes gestes. Tu as tort. On a décidé de se battre contre la culture du viol et, notre bataille, elle commence chez nous, elle commence maintenant et elle commence avec toi.

Aujourd’hui, on a choisi d’exprimer clairement et publiquement notre refus d’être représentées politiquement par toi. Pis au cas où tu serais trop lent à réagir, on a demandé aux autres maudites féminisss de la province de joindre leur voix à la nôtre en apposant leur signature ici pour demander ta destitution en tant que député de la circonscription de Laurier-Dorion. Goodbye Gerry.

Les signataires de cette lettre ouverte sont citoyennes de la circonscription de Laurier-Dorion:
Marie-Ève Blais
Marie-Eve Desroches
Chloé Domingue-Bouchard
Hind Fazazi
Camille Godbout
Céline Hequet
Sara Thibault
Alexandra Zawadzki-Turcotte
Cloé Zawadzki-Turcotte