Les drapeaux de la Palestine, du Brésil et de la Tunisie ont flotté dès 14 h au parc La Fontaine, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal à Montréal. Rassemblé-es dans la bonne humeur, les militant-es et les curieux et curieuses de tous âges ont eu l’occasion de participer à divers ateliers et échanges avant le départ de la marche à 17 h 30.
Avec en tête plusieurs membres des Premières Nations en habits traditionnels, la mobilisation a emprunté de nombreuses rues du centre-ville, dont les rues Berri et Maisonneuve.
Les inégalités sociales, les changements climatiques, les droits de la communauté LGBTQ et l’instabilité politique étaient parmi les enjeux qu’illustraient les pancartes des militant-es. «Arrêtez le coup d’État au Brésil», pouvait-on lire sur une d’entre elles. Colorée, bruyante et pacifique, la manifestation s’est terminée vers 18 h à la place des Festivals.
Membre important de la communauté mohawk de Kahnawake, Stuart Myiow a alors livré un vibrant discours sur scène en faveur du respect des droits des Autochtones. «Des gens d’un peu partout dans le monde viennent ici et pensent qu’on se préoccupe des droits de l’homme au Canada. C’est faux […]Nous voulons que la réalité sorte au grand jour», a-t-il confié à Ricochet alors qu’un groupe de musique performait sur scène.
Selon Samuel Raymond, membre de l’organisation du Forum social mondial, ces nombreuses luttes doivent converger afin d’avoir un impact réel sur la société. «Il y a un besoin de rallier la gauche malgré sa diversité et les points de vue différents. C’est nécessaire qu’on se rencontre et que l’on construise un nouveau plan pour l’avenir», a-t-il déclaré.
Accès refusé
Malgré le beau temps, une ombre a plané sur cette journée d’ouverture du premier Forum social mondial à se tenir dans un pays nord-occidental. Au cours des dernières semaines, plus de 300 personnes originaires entre autres d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient ont contacté les organisateurs et organisatrices du FSM pour les aviser du rejet de leur demande de visa par Immigration Canada. «Les gens qui viennent ici, ils ne viennent pas pour migrer, ils viennent pour une cause sociale», a affirmé la militante pour les droits des femmes originaire du Mali, Bintou Kante. «C’est déplorable qu’il y ait encore des barrières», s’est offusquée Mame Saye Seck, coordonnatrice de projets à l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS).
Le député de Québec solidaire dans Mercier, Amir Khadir, a quant à lui déploré qu’on exige de la part des personnes participantes venant de l’étranger qu’elles aient en leur possession un billet d’avion aller-retour avant d’entrer au pays. «Cette raison, c’est une fausseté propagée pour justifier un dérapage diplomatique», a-t-il soutenu.
Questionné sur ce dossier, le co-coordonnateur du Forum social mondial, Raphaël Canet, a assuré que l’absence de certains invités de marque n’entraînera l’annulation d’aucune conférence. «Il y a plein d’alternatives», a-t-il lancé.
Il concède cependant que le FSM devra sans doute «retourner dans le Sud avant de revenir dans le Nord», une plus grande accessibilité étant à son avis «fondamentale».