Dans les 20 dernières années, le PLQ a été au pouvoir pendant 12 ans et le PQ, pendant huit ans. En moyenne, pendant cette période, le salaire minimum a augmenté de 27 ¢ par année quand le PLQ était au pouvoir et de 14 ¢ par année quand c’était le PQ qui l’était. Les gouvernements du PLQ ont augmenté presque deux fois plus le salaire minimum que les gouvernements du PQ depuis 20 ans.
Certains péquistes pourraient critiquer ces chiffres en disant que sept de leurs huit années au pouvoir étaient au début de la période. Le salaire minimum y était plus bas; les augmentations doivent donc être calculées en pourcentage pour que la comparaison soit valide. J’ai fait l’exercice. Résultats : depuis 20 ans, le salaire minimum augmente en moyenne de 3.03 % par année sous les gouvernements du PLQ et de 1.71 % sous les gouvernements du PQ. Encore ici, les augmentations du salaire minimum du PQ sont loin derrière celles du PLQ.
Certains péquistes pourraient alors affirmer que pour bien analyser les augmentations du salaire minimum, il faut les comparer avec l’augmentation du coût de la vie pour vérifier l’enrichissement ou l’appauvrissement des personnes vivant du salaire minimum. Je suis donc allé voir les données de l’Institut de la statistique du Québec pour faire l’exercice. Résultats : depuis 20 ans, les gens qui gagnent le salaire minimum se sont enrichis en moyenne de 1.23 % par année sous les gouvernements du PLQ et de 0.02 % sous les gouvernements du PQ.
Sur les 12 années de règne du PLQ, les gens vivant du salaire minimum se sont appauvris pendant trois ans et se sont enrichis pendant neuf ans. Sur les huit années de règne du PQ, les gens vivant du salaire minimum se sont appauvris pendant quatre ans et se sont enrichis pendant la même période de temps. Au final, alors que les gouvernements du PLQ ont permis aux gens au salaire minimum d’améliorer légèrement leurs conditions de vie, les gouvernements du PQ ont laissé stagner les conditions de vie des travailleurs et travailleuses québécois-e-s les plus pauvres.
Pour un parti qui se dit «progressiste» et qui affirme «avoir à cœur l’augmentation du salaire minimum», le PQ a démontré dans les 20 dernières années qu’il était beaucoup moins progressiste que le PLQ quand venait le temps d’augmenter le salaire minimum ou d’améliorer la vie des travailleurs et travailleuses qui gagnent le moins au Québec.
Toujours pas assez pour vivre décemment
La motion de Québec solidaire faisait suite à la publication d’une recherche de l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS) qui concluait que pour vivre décemment, le salaire devait au minimum être de 15,10 $ par heure. Même si la motion de Québec solidaire proposant 15 $/heure dans deux ans n’allait pas jusque-là, elle permettait de s’en approcher grandement et d’améliorer de façon importante la vie de centaines de milliers de Québécois et, surtout, de Québécoises.
Dans une société civilisée, il est anormal qu’on accepte qu’une personne qui travaille à temps plein n’ait pas un salaire qui lui permette de sortir de la pauvreté et de vivre décemment. On devrait considérer cela immoral que des patrons s’enrichissent grâce à un modèle d’affaire qui dépend de la pauvreté de leurs travailleurs et travailleuses.
Alors que, partout en Amérique du Nord, les salaires minimums sont augmentés de façon à atteindre ou s’approcher du 15 $ par heure, le PLQ, la CAQ et le PQ préfèrent préserver un modèle qui maintient dans la pauvreté plus d’une personne qui travaille sur sept au Québec. Seul Québec solidaire a le courage de défendre le respect de la dignité de ces travailleurs et travailleuses. C’est le seul parti, sur la question du salaire minimum, qui peut honnêtement se qualifier d’être progressiste.