«Quoi? GNA??? QUOI! GNA! GNAAAAAAAAA!!!!!!!», grosso modo, c’est ainsi que les amis de Richard Martineau ― Durocher, Arthur, Ravary, Dutrizac et … le Richard lui-même ― ont réagi à la lecture de notre notice nécrologique publiée ici sur Ricochet. La réaction était si prévisible que pratiquement tous les raccourcis signalés dans notre article ont ironiquement été utilisés pour le dénoncer. La réplique à ses propos crapoteux a donc déjà été écrite. N’y revenons pas.

Mais comme nous sommes plutôt généreux, tentons, à l’aide de quelques remarques élémentaires, d’aider le démagogue et ses copains à saisir notre propos. (Nous avons même numéroté les remarques, histoire de ne pas les perdre en cours de route).

Allons-y. Tranquillement pas vite.

  1. Il existe une différence entre la fiction et la réalité. Un roman n’est pas un essai et une fiction n’est pas un documentaire. Ex. : le film E.T. n’est pas une preuve de l’existence des extraterrestres, D’Artagnan n’a malheureusement jamais rencontré Constance et Claude Gauvreau ne mangeait pas vraiment de sfoutardtiabekl quidam.

  2. Notre texte est un pamphlet satirique. Nous ne sommes d’ailleurs pas les premiers à œuvrer dans le genre. Certains l’ont fait et continueront de le faire avec beaucoup plus de talent que nous. (voir l’histoire de la littérature politique depuis l’invention de l’écriture).

  3. Contrairement à la rhétorique patriotique et militariste du Richard et de ses copains, notre texte ne prône la mort de personne (voir numéro 1).

  4. Une caricature n’est pas une «photo». Contrairement à ce que semble penser le Richard, ce n’est pas réellement sa dépouille qui se trouve aux coins des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent. Il peut dormir en paix, et cesser de faire de l’insomnie à cause de nous.

  5. André Arthur se trompe : je ne prône pas la «guerre civile», mais la révolution sociale. C’est un peu moins violent et ça finit plutôt bien.

  6. Le Richard n’est pas «monsieur-madame-tout-le-monde», il est un ami du Prince, une personnalité publique, un label, voire une institution. Notre texte ne parle que de sa mort médiatique. Rien de plus, rien de moins. Aucune guillotine, aucun empoisonnement, aucune bastonnade, aucun coup de couteau, aucun accident ni même aucun suicide n’y sont mis en scène. Seule l’indifférence généralisée vient à bout de sa vie publique. (Ça fait beaucoup d’informations pour les amis du Richard, prenons donc une pause, histoire de leur permettre de se ressourcer. Ça va? On continue…)

  7. Le Richard et ses amis peuvent cesser de nous parler de leur «époux», de leurs «enfant » et de leur «collègue». Il n’en a jamais été question. Nous avons assez d’endurer le Richard à la télé, à la radio et dans les journaux sans avoir à s’intéresser à sa vie personnelle.

  8. La violence symbolique de notre fiction n’est aucunement commensurable avec la violence réelle défendue par le Richard et ses copains¬ ― la violence économique, policière, armée et coloniale dont ils sont les compagnons de route.

  9. La chronique identifie les erreurs logiques et analyse la rhétorique réactionnaire et grossière du chroniqueur. Si vous êtes sérieux lorsque vous parlez de «débat d’idées», cessez de ne parler que des chiens qui pissent et tentez de démonter mes arguments.

  10. Il n’existe pas de comparaison possible entre ma chronique et celle des radios poubelles de Québec. (voir les numéros 1 et 8).

  11. Le Richard a tout faux : je ne me «réjouis» pas de «sa mort». Le pauvre ne le sait d’ailleurs peut-être pas encore, mais il est toujours en vie. Un docteur compétent devrait pouvoir lui confirmer la bonne nouvelle.

  12. Rire des musulmans offusqués par les caricatures de leur prophète et pleurnicher comme un veau sevré trop vite lorsqu’une caricature nous vise soi-même, c’est réellement lâche.

  13. Se poser en victime d’un chroniqueur pratiquement inconnu devant quelques milliers d’auditeurs, c’est d’une sensiblerie digne d’une chanson de Francis Cabrel interprétée à la flute de pan.

  14. Dénoncer la tribune accordée à la critique et faire pression pour qu’elle lui soit retirée au nom de la liberté d’expression, c’est tout simplement et radicalement cave.

  15. Quand on crache en l’air sa haine de l’autre et des sans-voix à répétition, il y a des chances pour que ça nous retombe un jour en pleine face.

  16. Relire 1 à 15 au besoin.

Voilà qui devrait les aider un peu…