Alors que l’on attendait patiemment le vote sur le document issu des deux semaines de négociations de la COP21, des hordes de touristes environnementaux venus pour la conférence des Nations Unies mais aussi pour participer à ce grand rassemblement citoyen, se massaient sur le Champs-de-Mars, près de l’emblème de Paris.

Sous haute surveillance policière, les points d’entrées vers le rassemblement balisés et contrôlés, plusieurs milliers de personnes se sont jointes à la «chaîne humaine» pour la justice climatique. Suite aux attentats du 11 novembre, ce rassemblement populaire, organisé par plusieurs associations françaises telles que les Amis de la Terre France, Alternatiba, Action Non Violente COP21 et la Coordination Pas Sans Nous et plusieurs, a bien failli de pas avoir lieu. Mais c’est finalement sous le signe de la paix, du calme et du plaisir que s’est déroulé la manifestation, intitulée « +3 celcius : État d’urgence climatique!».

Pour plusieurs présents au rassemblement, l’accord de la COP21, même avant d’être présenté et signé, n’est pas suffisant. « Tant que la dictature de la finance et des multinationales règnent, il y aura toujours une injustice climatique, qui touche en priorité les pays émergents », dit une participante à la Coalition citoyenne Cop21 qui brandit une bannière sur laquelle on peut lire « Changeons le système, pas le climat ». « L’accord accouche d’une souris. Il n’est pas contraignant, et si des mesures ne sont prises avant cinq ans, c’est grave. Une fois le degré dépassé (1,5), plus personne ne va arrêter la machine. On a l’expertise pour changer les choses. On sait le faire, on a l’argent pour le faire, il faut prendre les décisions en ce sens » ajoute-t-elle.

Yves Rioux, un militant de Attac France, va dans le même sens : « Nous trouvons que les mesures sont hautement insuffisantes, et surtout, que le dialogue avec la société civile n’est pas assez présent. On le voit au nombre de personnes présentes ici. »

En fin de rassemblement, près de l’école militaire, slogans et chansons se faisaient entendre sur la scène aménagée pour l’occasion. L’écologiste Naomie Klein a également prononcé un discours, axé sur l’urgence d’agir ensemble. Les organisateurs se sont félicités de la bonne tenue du rassemblement, annoncé comme annulé jusqu’au dernier moment.

Un accord historique…en 2020

Ce matin, avant de laisser délibérer les 195 chefs d’État sur le document présenté par le chef de cette « mission » environnementale Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, ce dernier a affirmé que s’il était accepté par tous, il s’agirait là d’un tournant historique, et a parlé d’un texte équilibré, qui présente plusieurs avancée. Nous voilà presque au bout du chemin et au bout d’un autre », a-t-il ajouté.

Ému, c’est vers 17h que Fabius a annoncé que l’accord avait été accepté à l’unanimité au Bourget, tapant sur la table avec le marteau vert conçu pour l’occasion. Une ovation debout ainsi qu’une salve d’applaudissements des dirigeants mondiaux ont suivi. François Hollande a affirmé, suite à cette démonstration : « il est rare dans une vie d’avoir l’occasion de changer le monde. Vive l’humanité et vive la vie. »

L’accord prévoit notamment un plafond de 100 milliards de dollars pour l’aide aux pays du Sud par les pays du Nord, des mesures pour soutenir les pays d’Amérique latine dans la préservation de leurs fôrêts, et un « bilan collectif aux cinq » des mesures prises par les pays pour la lutte face aux changements climatiques.

L’accord doit encore être ratifié par l’ONU afin d’entrer en vigueur en 2020.

Cliquez ici pour lire les points saillants de l’accord.

La manifestation en images :

Gabrielle Brassard-Lecours

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