Les droits des femmes

Plus tôt cette semaine se tenait la journée du genre à la COP21 . Au programme, plusieurs conférences sur comment les changements climatiques affectent différemment les hommes et les femmes, et comment ces dernières doivent être incluses dans les discussions pour mettre en place des solutions concrètes. Car dans plusieurs pays, notamment d’Afrique, les femmes ne sont pas au coeur des décisions politiques qui influent sur de meilleures pratiques environnementales. Ce sont également elles qui labourent les champs et les cultivent. « Les femmes me disent : « on veut bien mettre de l’engrais écologique sur nos terres, mais ça pèse 50 kilos le sac, nous ne sommes pas capable de les transporter jusqu’au champ », explique Adbrahamane Wane, qui travaille à mettre en place des techniques d’agriculture alternatives positives pour l’environnement au Sénégal. « Nous avons donc conçu des sacs plus facilement transportables pour les femmes », dit-il.

Car dans plusieurs pays, notamment d’Afrique, les femmes ne sont pas au coeur des décisions politiques qui influent sur de meilleures pratiques environnementales.

Plusieurs organisations représentaient la question du genre à la COP21, dont l’organisation Women Gender Constituency, et la Women’s Environment & Development Organization. Mais parmi la demi-douzaine de conférences qui se tenaient le 8 décembre pour parler de ce thème, très, très peu de femmes des pays en voix de développement et racisées étaient invitées comme conférencières…à la fois dans les panels officiels, et dans ceux accessibles à tous et à toutes…On a donc parlé de la question du genre sans en inclure sa diversité.

Les droits du « Sud »

L’axe Nord-Sud est toujours un enjeu lorsqu’on parle des changements climatiques. En effet, les pays du Sud attribuent la « responsabilité », surtout financière, aux pays occidentaux des changements climatiques, qu’ils voient très concrètement sur le terrain (montée des eaux, sécheresse, inondations).

« Chaque fois que je parle à un politicien, il me dit qu’on doit agir sur le terrain. Mais moi je suis sur le terrain, avec les communautés locales, depuis des années, et j’agis chaque jour! »

Mais, là encore, la COP21 leur fait-ils vraiment de la place afin de faire parti des négociations, des discussions et des solutions? « Chaque fois que je parle à un politicien, il me dit qu’on doit agir sur le terrain. Mais moi je suis sur le terrain, avec les communautés locales, depuis des années, et j’agis chaque jour! », s’exclame Angélique Kola, présidente-fondatrice de l’Association Kidivu, qui œuvre au Congo pour la préservation des forêts.

Aujourd’hui avait lieu dans l’espace aménagé pour le grand public de la COP21 une manifestation «die-in» des peuples Noirs, qui scandaient, masques sur le visage «black lives matter », et « we can’t breathe », pour dénoncer le fait qu’ils étaient peu consultés dans cette conférence.

«Die-in» pour la journée des Droits de l’Homme

Les droits des médias

La question des médias est, depuis le début, un enjeu au Bourget. Premièrement, à peine la moitié des demandes d’accréditation ont été répondues positivement, laissant l’autre moitié dans le néant. Ce nombre a encore été réduit suite aux attentats du 13 novembre dernier.

Un espace ouvert à tous a été ouvert aux journalistes non accrédités et citoyens, mais même s’il ne partage qu’une toile de tente avec les espaces « officiels », rien n’en sort. Même certaines discussions ne sont pas ouvertes aux médias dûment accrédités. Les médias citoyens jouent donc un rôle fondamental dans la couverture et la transmission d’informations concernant la COP21. C’est le cas notamment de Place to B, un espace d’hébergement, de co-working, de création artistique et de discussions autour de la COP aménagé à quelques stations du Bourget, à la Gare du Nord. « On a accueilli près de 900 personnes depuis le début, et chaque soir, des politiciens viennent faire un résumé de la journée avec nous », explique l’initiatrice de Place to B, Anne-Sophie Novel. « Il était temps de parler du climat autrement », peut-on lire sur le site internet de l’espace alternatif.

Centre des médias non accrédités à la COP21
Gabrielle Brassard-Lecours

D’autres médias citoyens et alternatifs couvrent aussi la conférence, permettant que l’information soit diffusée, et qu’on s’intéresse plus largement aux très nombreuses activités de la COP21, au-delà des discussions entre chefs d’État, dont plusieurs se font en vase clos.

Les droits de la société civile

Les jeunes, les minorités, les artistes, tous se sentent lésés par COP21, qui, sous les couverts de son ouverture à tous et à toutes, et dans un certain cynisme du respect des accords qui seront signés le 11, ne semble pas l’être autant qu’elle le prétend, comme en témoigne une lettre ouverte publiée en début de conférence. Toutes sortes d’initiatives s’organisent donc autour de l’événement, quitte à ne pouvoir y être. Une grande manifestation des ONG et de la société civile s’organise samedi à Paris pour dénoncer ce qu’on s’attend à être une entente peu suffisante pour plusieurs environnementalistes. Elle aura lieu malgré l’interdiction de déambuler dans les rues à cause de l’état d’urgence imposé suite aux attentats du 11 novembre.

Une grande manifestation des ONG et de la société civile s’organise samedi à Paris pour dénoncer ce qu’on s’attend à être une entente peu suffisante pour plusieurs environnementalistes.

Des jeunes de la société civile à la COP21
Gabrielle Brassard-Lecours

Dans l’espace ouvert au grand public, des gens chantent, dansent, se réunissent, discutent, échangent et assistent aux conférences mises à leur disposition, en attendant que les chefs d’État s’entendent sur 1,5 % de différence dans l’objectif à atteindre. Grande journée pour l’Homme.