À surveiller
Bien que les résultats généraux seront rapportés par tous les médias, certains enjeux attireront particulièrement notre attention ce soir. En voici quelques-uns :
La progression (ou régression) du vote bloquiste par rapport à l’élection de 2011
Les derniers sondages semblent indiquer un fléchissement du vote bloquiste par rapport à 2011, mais la division entre les autres partis (due en grande partie à la vigueur de la campagne libérale et aux ratés de la campagne néodémocrate) risque de permettre l’élection de quelques député-e-s bloquistes de plus. Comment le Bloc interprètera-t-il ce résultat? Attendons le discours de Duceppe.
La distorsion entre le pourcentage de vote et le nombre de sièges obtenus par les partis dans chaque province
À chaque élection, notre mode de scrutin (uninominal majoritaire à un tour) produit des résultats qui peuvent étonner : rarement la proportion des votes obtenus se traduit-elle par une proportion équivalente de sièges. Certains partis proposent une réforme à cet égard… Trouveront-ils dans les résultats de ce soir un argument supplémentaire en faveur de leur cause?
La progression (ou régression) du vote vert par rapport à l’élection de 2011
Le NPD ayant mené une campagne plus au centre que par le passé, laissant aux verts le rôle de « conscience du Parlement », verra-t-on dans la fluctuation du vote des troupes d’Élizabeth May l’indication qu’elles peuvent attirer l’électorat que le NPD s’est aliéné?
Le maintien ou l’écroulement du NPD dans le 450
Les banlieues des grandes villes sont des zones où le vote est particulièrement volatile, en plus d’être riches en sièges. C’est pour cette raison qu’on les désigne souvent comme les « endroits où se font et se défont les gouvernements ». Bien sûr, l’Ontario a son 905, mais le Québec a son 450, qui, en 2011, a offert au NPD près du quart de toute sa députation. Est-ce que ce sera encore le cas cette année?
La bataille des trois chefs montréalais dans leurs circonscriptions respectives
Mis à part l’élection de 2008, jamais une ville n’a vu autant de chefs de partis briguer les suffrages en son sein que Montréal cette année, avec Justin Trudeau dans Papineau, Thomas Mulcair dans Outremont et Gilles Duceppe dans Laurier-Sainte-Marie. Ce qui est d’autant plus étonnant, c’est qu’aucun des trois n’est garanti d’une victoire en ses propres terres. Les amateurs de chaos doivent se délecter à la perspective d’un « Robert Bourassa : un gouvernement libéral élu avec un chef battu chez lui.
La bataille d’Hochelaga
La circonscription montréalaise d’Hochelaga, pour une rare fois, pourrait servir de baromètre pour l’ensemble du Québec : bloquiste de 1993 à 2011, elle a été balayée par la vague orange, mais le PLC peut compter cette année sur une candidate progressiste susceptible d’attirer une partie du vote déçu du NPD. Rien n’est gagné, et Hochelaga pourrait se retrouver peinturée en rouge pour la première fois depuis des lustres.
La bataille de Montarville
Montarville est l’endroit où se présente l’une des candidates-vedettes du Bloc québécois, Catherine Fournier, qui est présente sur le terrain depuis plus d’un an. En début de campagne, elle était présentée comme l’un des (rares) espoirs du Bloc… Mais, comme la boussole électorale de Radio-Canada nous l’a révélé la semaine dernière, Montarville tend à être une circonscription plus à droite que ses voisines : le PLC et les conservateurs peuvent avoir espoir d’y gagner des votes. Et si c’est le Bloc qui l’emporte, qu’est-ce que cela signifiera sur la trajectoire du parti de Gilles Duceppe?
Le retour possible d’Olivia Chow
Représentante de l’aile gauche du NPD, la veuve de Jack Layton a démissionné de son siège du centre-ville de Toronto pour tenter sa chance à l’élection municipale de 2014. N’ayant pas remporté son pari, elle tente cette année un retour à la politique fédérale. Dans un contexte où le NPD a pâti de son « recentrage », sera-t-elle présente dans les prochaines années pour s’assurer que le parti conserve ce qui lui reste de son « âme »?
La bataille de Central Nova
Le siège qu’occupait Peter MacKay, ancien chef du Parti progressiste-conservateur et co-géniteur, avec Stephen Harper, du Parti conservateur d’aujourd’hui, est un bastion bleu. Toutefois, les faveurs conservatrices connaissent une forte baisse dans les provinces maritimes, alors que le PLC tourne autour des 50% d’intentions de vote. Central Nova résistera-t-il à la vague rouge qui se profile en Atlantique?