L’entente stipule que les États-Unis émettront de 26 à 28% moins de CO2 en 2025 qu’il ne le faisait en 2005. Ce rythme de réduction devrait être presque deux fois plus élevé que ce que visaient les États-Unis entre 2005 et 2020. Toute une avancée!
La Chine plafonnera quant à elle ses émissions de GES autour de 2030 et, d’ici 2030, augmentera à 20% la part de l’énergie qui ne provient pas des combustibles fossiles.
Un énorme pas en avant
Pour la première fois, la Chine accepte de plafonner ses émissions de GES et fixe une date pour le faire. Il faudrait toutefois qu’elle le fasse avant 2030, mais il y a de l’espoir, car la Chine dit avoir l’intention de plafonner rapidement ses émissions. C’est un énorme pas en avant, bien que les États-Unis et la Chine doivent être plus ambitieux et viser des réductions d’émissions encore plus importantes. L’entente relance la dynamique des négociations internationales sur le climat qui piétinaient depuis plusieurs années. Elle crée un momentum en vue du sommet sur le climat à Paris en 2015 (où une entente entre tous les pays doit être signée) et force les autres pays à emboiter le pas. Ils devront à leur tour annoncer des cibles de réductions ambitieuses et des mesures concrètes pour les atteindre.
Et le Canada dans tout ça?
Avec l’annonce de cette entente, des pays comme le Canada ne peuvent plus justifier leur inaction en se cachant derrière la Chine et les États-Unis. Bizarrement, alors qu’il dit vouloir se « coller » sur les États-Unis dans la lutte climatique, le Canada n’avait rien à annoncer d’hier. De plus, contrairement aux États-Unis, le Canada n’est pas en voie d’atteindre sa médiocre cible de réduction des GES qu’il s’est lui-même fixée pour 2020. Imaginez si le Canada était appelé à devoir en faire plus! Pourtant, c’est exactement ce que la science dit qu’il doit faire en matière de lutte climatique.
C’est pourtant simple, s’il est sérieux dans la lutte aux changements climatiques, le Canada ne peut pas faire comme il l’entend et doubler la production du pétrole issu des sables bitumineux. Il doit plutôt plafonner cette production rapidement pour ensuite la réduire tout aussi rapidement. Sinon, la hausse prévue des émissions des sables bitumineux (+150% d’ici 2030) annulera toutes les cibles de réduction du pays. Cela veut également dire qu’on ne peut mettre en place des infrastructures extrêmement polluantes comme le projet de pipeline de sables bitumineux Énergie Est de TransCanada. À lui seul, ce pipeline entrainerait une augmentation de la production de pétrole en Alberta et générerait des émissions de GES équivalentes à ajouter 7 millions de véhicules au Canada. Nous serons nombreux et nombreuses à le rappeler à nos élu-e-s.
N’oubliez pas ce samedi à 13 hr à Montréal, la manifestation contre ce genre de projets pétroliers polluants qui est organisée par la Coalition ÉCO, Étudiant-e-s contre les oléoducs.